(Interview) AVENGERS : POWER THE NIGHT – La création d’un spectacle épique

La création d’un spectacle épique

Une toute nouvelle expérience Marvel est sur le point d’illuminer le Parc Walt Disney Studios, du 28 janvier au 8 mai 2023. Avengers : Power the Night combine vidéoprojections, effets pyrotechniques et drones autour de The Twilight Zone Tower of Terror dans une célébration épique des Super Héros Marvel. 

Mais comment se crée un tel spectacle ? 

C’est ce que nous avons demandé à Arnaud Feredj et Ben Spalding, respectivement metteur en scène et producteur de cette exclusivité mondiale « made in Disneyland Paris » !

AVENGERS : POWER THE NIGHT – LE COMMENCEMENT

Comment est née l’idée de ce spectacle ?

Ben : Tout a commencé en août de l’année dernière. Devant le succès de Disney D-Light au Parc Disneyland, nous avons commencé à discuter de la possibilité d’utiliser des drones dans d’autres endroits de Disneyland Paris. L’idée était de partir de ce qui avait été fait pour la soirée d’inauguration d’Avengers Campus pour créer quelque chose d’encore plus impressionnant. Pour ce faire, The Twilight Zone Tower of Terror nous a semblé le lieu idéal, car elle se prête tout particulièrement à ce genre de spectacle son et lumière. Partant de là, il nous fallait trouver l’histoire que nous allions raconter et c’est ainsi que nous avons commencé à travailler avec Arnaud. Il débordait d’idées et en deux semaines seulement, il avait trouvé le concept du spectacle !

Arnaud : En fait, tout est parti de discussions avec l’équipe de production, et plus largement avec l’ensemble des équipes impliquées dans ce projet, à propos de ce que nous voulions raconter, et comment nous voulions le faire. Ce fut une véritable collaboration. Notre spectacle devait avoir lieu en fin de journée, et se tenir au niveau de The Twilight Zone Tower of Terror, c’est-à-dire juste à la sortie d’Avengers Campus. De fait, on s’adressait potentiellement à des recrues qui venaient de s’entraîner aux côtés des Super Héros Marvel. Il semblait donc logique de leur proposer une ultime séance d’entraînement. Oui, mais comment la raconter ? Et par quels moyens ? Les drones, bien sûr, mais pas seulement :  la vidéoprojection, la pyrotechnie, les lumières, le son, la musique. Il fallait donc trouver l’émotion qui allait relier tous ces éléments. C’est en cela que ce fut un véritable travail d’équipe, en s’appuyant sur les compétences et surtout l’expertise de chaque corps de métier, du storyboarder aux différents designers (effets spéciaux, lumières, vidéo, drones, audio, etc.), en passant par les producteurs musicaux. 

À partir de là, comment avez-vous construit le concept d’Avengers : Power the Night ?

Arnaud : Il y a deux manières de voir un spectacle. Soit comme une histoire en plusieurs actes, soit au travers d’une émotion qu’on a envie de transmettre et d’un parcours émotionnel. C’est cette seconde option que nous avons choisie. Avengers : Power the Night est une célébration des pouvoir des Super Héros Marvel à travers une succession de démonstrations de pouvoirs. Dès l’ouverture du spectacle, avec l’annonce par F.R.I.D.A.Y., on ressent une certaine tension émotionnelle. Puis on passe à quelque chose d’un peu plus spectaculaire quand Doctor Strange arrive, et ainsi de suite. Les émotions se succèdent de manière très rythmée avec différents breaks musicaux, différents effets pyrotechniques qui apparaissent pour accompagner l’histoire et les pouvoirs des Super Héros, ainsi que des chorégraphies de drones. Tout cela s’assemble pour créer un parcours émotionnel qui évolue à chaque étape du spectacle.

On retrouve dans ce spectacle des Super Héros iconiques comme Iron Man ou Hulk, mais aussi de nouveaux venus comme Scarlet Witch ou Shang-Chi.

Arnaud : Marvel a cette faculté unique de parler à tous les publics à travers sa multitude de Super Héros, de personnages, voire même d’anti-héros, et l’ambition d’un spectacle, c’est toujours d’atteindre la cible la plus large possible et de pouvoir émerveiller le plus de gens possible. Il était donc important pour nous d’intégrer un maximum de personnages, dont certains parmi les plus récents, afin de toucher l’ensemble du public. Prenez Shang-Chi et Scarlet Witch : ce sont des personnages qui parlent à énormément de gens parce qu’on peut se reconnaître en eux. Je pense notamment à la relation entre Wanda et Vision. Quelque part, ce sont des métaphores de nous-mêmes.

LA TECHNIQUE AU SERVICE DE L’ÉMOTION

Comment avez-vous créé les projections de ces Super Héros sur The Twilight Zone Tower of Terror ?

Arnaud : Au départ, j’ai travaillé avec un storyboarder indépendant, Bruno Tesse, pour mettre en image ce que j’avais dans la tête, et à partir de là, j’ai travaillé avec l’ensemble de notre équipe créative pour arriver à matérialiser ces idées en fonction de nos possibilités techniques. 

Ben : Sous la houlette de notre motion designer Jean-Paul Faure, nous avons réuni une équipe de designers qui ont repris tous ces dessins pour les animer en 2D de sorte qu’ils puissent être projetés sur la façade de The Twilight Zone Tower of Terror. Le résultat est magnifique !

Comment projections et effets se marient-ils ?

Arnaud : On oppose souvent la partie technique et la partie artistique d’un spectacle. Mais les deux sont intimement liés, surtout sur un écrin tel que The Twilight Zone Tower of Terror, car la partie technique nous permet vraiment de créer cette émotion dont je vous parlais tout à l’heure. 

Quand on élabore un spectacle comme Avengers : Power the Night, il faut prendre en compte non seulement la tour, mais également le ciel, le matérialiser et l’associer à The Twilight Zone Tower of Terror. Les différents éléments de notre spectacle ne sont pas séparés. Il faut au contraire qu’ils racontent tous la même histoire, avec le même effet émotionnel. C’est pourquoi nous avons envisagé les effets pyrotechniques non pas comme quelque chose de visuellement impactant, mais comme la continuité des pouvoirs de nos Super Héros, tout comme les drones, qui ne sont jamais là pour faire joli, mais pour assurer la continuité émotionnelle de l’histoire. J’ai l’habitude de dire que « le ciel n’est pas assez grand pour Ben ! ». À Disneyland Paris, c’est lui le grand spécialiste de ce genre de son et lumière et c’est un privilège de pouvoir travailler avec lui car il maîtrise tous ces éléments et toutes ces interactions à la perfection. 

Et ensuite, ce sont des heures et des heures de tests ensemble, de nuit, dans le froid, pour tout ajuster au millimètre afin que chaque effet puisse donner l’émotion désirée. C’est un équilibre extrêmement délicat. Dès qu’on touche à un élément de chorégraphie de drone ou d’effet spécial, cela a une implication énorme sur tous les corps de métiers. C’est un travail d’aller-retour qui se fait en direct par tous nos experts. 

Avec Avengers : Power the Night, Disneyland Paris poursuit son partenariat avec l’entreprise bordelaise Dronisos, leader européen des spectacles de drones.

Ben : Nous avons commencé à travailler ensemble sur Disney D-Light. Il s’agissait de créer le premier spectacle de drones quotidien pour un parc à thème. Nous sommes parfaitement complémentaires : ce sont des spécialistes de la technique, tandis que nous apportons tout l’aspect artistique et le storytelling. Dès lors, nous savions que notre collaboration n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Avec Avengers : Power the Light, nous passons de 150 à 500 drones – un vrai défi !  Il faut vraiment s’entourer des meilleurs pour en faire une réussite. Arnaud leur a demandé des mouvements et des changements incroyables. Du jamais vu. Au départ, ils lui ont dit que ce ne serait pas possible, mais au final, nous y sommes arrivés. On a vraiment repoussé les limites de de cette technique. Quand les enfants commencent à faire des dessins, ils font des gribouillis, et si vous regardez une image de chorégraphie de drone, cela ressemble à ça. Mais en fait cela représente tous les drones qui passent les uns entre les autres pour faire des changements au rythme particulièrement intense de notre spectacle. Dronisos excelle à cet exercice et ce fut un immense plaisir de retravailler avec eux. Ce sont plus que des partenaires : des collègues.

Arnaud : Au début du projet, Ben m’a dit qu’ils faisaient partie des meilleurs et c’est précisément ce que j’ai constaté. Quand nous leur avons présenté le storyboard du spectacle, il était tellement riche qu’ils ont pensé qu’il devait durer 30 minutes – alors qu’on est plutôt sur 8. C’est dire l’intensité des mouvements. Nous sommes partis sur l’idée que la totalité des motifs de drones devait être en 3D. C’est quelque chose qui arrive de temps en temps sur certains spectacles dans le monde, mais en permanence sur 8 minutes, c’est un exploit, surtout avec la complexité de ces figures. Et si ce qu’on voit dans le ciel est beau et merveilleux, je peux vous dire que ce qui ne se voit pas l’est encore plus. C’est un ballet absolument incroyable. 

Ben : Il faut aussi savoir que la zone de vol est très restreinte, alors qu’en général, ce type de spectacle utilise beaucoup d’espace. Il y a donc beaucoup de mouvements en très peu de temps, dans un petit espace aérien à côté d’une tour sur laquelle on fait de la pyrotechnie et des lasers, dans un parc à thème rempli de visiteurs. C’est un défi énorme sur le plan opérationnel. Et avec Dronisos, je sais que la sécurité est totale, ce qui est notre priorité.  

Qu’en est-il de la musique, écrite par Marco Marinangeli, qui a déjà collaboré plusieurs fois avec Disneyland Paris ? 

Arnaud : Les musiques Marvel sont tellement iconiques qu’on les reconnaît dès les premières notes, dès la première vibration musicale. Il était donc plus que primordial qu’elles soient au centre du spectacle. La musique lui a donné son rythme et lui apporte l’émotion et la vibration nécessaires pour ressentir ce qui se passe visuellement. 

Ben : C’est le premier élément sur lequel nous nous sommes penchés. Le producteur musical Jonathan Barr nous a mis en relation avec Marco Marinangeli et nous avons travaillé ensemble entre Paris et la Californie, pour faire en sorte qu’il traduise la vision d’Arnaud en musique.  

Arnaud : Avec Marco, nous sommes partis du thème des Avengers en général et des motifs de chaque personnage en particulier, afin de créer une sorte de medley de 8 minutes, avec des moments de tension, des moments de rupture et des moments d’intense émotion. Retranscrire tout cela en musique avec cette finesse et en même temps cette fidélité aux thèmes Marvel, c’est assez exceptionnel. Ensuite, j’ai eu la chance de réaliser un rêve d’enfant : enregistrer cette bande-son aux studios d’Abbey Road avec plus de 70 musiciens. Cela nous apporte une qualité sonore proprement incroyable. À chaque fois que j’en parle, j’ai des étoiles dans les yeux !

Ben : Nous sommes allés le 4 janvier à Abbey Road et le 10 nous recevions la bande-son. Puis nous l’avons mixée sur place. Je pense que le résultat est spectaculaire. C’est en tout cas ce que nous avons ressenti lors des répétitions. C’est extraordinaire ! 

Arnaud : Mais ce n’est pas tout. La musique, ce n’est que la partie « visible ». Il y a aussi tous ces effets spéciaux audio qui ont été ajoutés ici à Disneyland Paris et qui vont accompagner au plus près ce qui se passe visuellement. C’est un travail énorme de synchronisation qui a été fait en interne par notre ingénieur du son Sylvain Chesneau.

« AVENGERS : RASSEMBLEMENT ! »

Quel fut le plus grand défi de cette production ?

Ben : Ce spectacle a été produit en un temps record de trois mois. Pour mener à bien ce défi, nous avons dû compter essentiellement sur nos talents internes. Il faut dire que Disneyland Paris est un véritable vivier d’experts dans toutes sortes de métiers, et ce tout particulièrement au niveau des spectacles. On m’a toujours dit que pour créer des choses extraordinaires, on devait s’entourer des meilleurs. C’est exactement cela. Je le crois vraiment. Nous avons des experts, des gens passionnés qui connaissent sur le bout des doigts le parc, le produit, les visiteurs et leurs attentes, et qui mettent tout leur cœur dans ce qu’ils font. C’est vraiment unique et magique. 

En quelque sorte, je dirai que nous avons fait nôtre la devise des Avengers : le rassemblement. Grâce à cela, nous sommes parvenus à créer ensemble quelque chose dont nous sommes extrêmement fiers et que nous sommes impatients de partager avec nos visiteurs !

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La Rédaction

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