CAST BEHIND THE MAGIC – RENCONTRE AVEC JACKY ROUGIER, TEAM LEADER HABILLEUR A DISNEYLAND PARIS

Peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours au sein de Disneyland Paris ? 

Je suis Team Leader habilleur au sein de la division spectacle, depuis près de 3 ans. Je suis arrivé à Disneyland Paris en 2005 en tant qu’artiste-interprète parade. À l’époque j’avais postulé sur le site internet de Disneyland Paris à la suite d’un pari avec des amis parce que j’étais danseur depuis très longtemps dans ma région. J’ai reçu le mail de convocation à l’audition à Paris. Mes amis m’ont offert le billet de train en me disant « C’est ta chance. Vas-y ! » et sur les 100 candidats, nous étions deux engagés en CDI ce jour-là. J’ai passé l’audition le mercredi et j’ai commencé le dimanche.

Originaire de Saint-Étienne, je suis parti du jour au lendemain de chez moi sans hésitation. Ma maman et ma meilleure amie l’ont mal vécu sur le moment mais elles étaient heureuses pour moi car elles savaient que c’était ma passion. Je venais souvent à Disneyland Paris, étant danseur à la base, quand je voyais les spectacles, pour moi c’était le « best du best » !

J’ai ensuite postulé en tant qu’habilleur en 2021, j’ai été pris et plus tard je suis devenu Team leader.

En quoi consiste le métier de team leader habilleur ? Quelle est ta formation ?

Ma mission au sein de Disneyland Paris est de faire le lien entre les créatifs qui imaginent les costumes et les Cast Members qui dansent dans le spectacle. Mon métier consiste à m’assurer que les directives des créatifs et des costumiers soient bien appliquées. Les habilleurs doivent suivre un cahier des charges sur la façon dont le costume doit être porté.  Je dois également gérer l’équipe en journée pour que tout se passe bien au niveau de l’habillage avec les danseurs sur le Parc.

Pour exercer ce métier, j’ai une formation atypique. Au moment de la pandémie, je me suis lancé en autodidacte dans la couture. J’ai regardé des tutos, des vidéos, j’ai acheté ma première machine à coudre ainsi qu’une surjeteuse, j’ai réalisé plein de travaux et c’est comme ça que j’ai appris à faire la couture et que je me suis formé.

Dans mon métier nous faisons le plus souvent ce qu’on appelle de la petite couture. C’est à dire réparer un bouton, un pantalon, ou les petites retouches. Parfois on fait un peu plus, par exemple, lorsqu’on reçoit les costumes, tant qu’on n’a pas fait les essais en spectacle, on ne sait pas si le costume est bien adapté, parfois il faut le reprendre et dans ce cas nous sommes amenés à faire de la couture.

La partie la plus importante de mon métier est de leader mon équipe d’habilleurs.euses tout au long de leur parcours parmi nous que ce soit humainement et techniquement. Leur évolution est un point important et nous les accompagnons au maximum en conseil et expérience que nous avons connu en toute bienveillance. Ce que j’aime aussi c’est que très souvent c’est un échange et cela me permet d’apprendre aussi. 

Quelles sont tes missions quotidiennes ? Est-ce que les costumes de la Symphonie des Couleurs Disney représentent un challenge particulier pour les habilleurs ? 

Le matin, on commence par des briefings avec toute l’équipe pour se donner toutes les informations sur ce qui s’est passé la veille et qu’on puisse faire la mise en place des costumes en coulisses. Ainsi chaque danseur récupère son costume et se prépare pour le spectacle. A partir de ce moment-là, nous les accompagnons jusqu’à leur entrée sur scène. On les aide à finir de se préparer, on fait les dernières petites retouches si nécessaire pour lancer le premier spectacle de la journée.

Niveau challenge oui, on en a un, au niveau des costumes de nos danseurs du spectacle puisque la symphonie des couleurs, on a tout dans le titre, on a des couleurs, et on doit essayer d’harmoniser pour que les danseurs puissent avoir chacun à leur tour une couleur différente de costume chaque jour et éviter le côté monotone. C’est une gymnastique à faire au quotidien pour se rappeler la couleur portée la veille et la changer tout en respectant aussi la demande du metteur en scène et rester dans l’harmonie de son spectacle.

Combien êtes-vous au quotidien à exercer le métier d’habilleur sur le spectacle ? 

Nous avons 11 habilleurs par jour sur ce spectacle. C’est un spectacle qui a plein de petites subtilités au niveau costume, donc techniquement il faut qu’il y ait du monde pour habiller tous nos artistes.

Peux-tu nous dire ce dont tu es le plus fier sur la Symphonie des Couleurs ? 

Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir réussi à faire en sorte que le spectacle sorte dans de bonnes conditions. Sans stress, dans le calme, sans pression. Ça a vraiment été mon objectif. Notre intervention arrive dans les dernières étapes avant le lancement du spectacle, et nous devons souvent nous adapter avec le temps qu’il nous reste. Donc on a fait en sorte que tout se passe bien, et c’est le cas. Je suis vraiment content, on a réussi notre mission.

Avant de travailler sur la Symphonie des Couleurs sur quel projet travaillais-tu ?  

Le dernier projet c’était la Célébration d’Halloween de Mickey. C’était ma saison, j’ai sorti la Célébration d’Halloween de Mickey tout s’est très bien passé sur cette cavalcade. J’étais très fier de cette saison.

Si tu devais décrire ton métier en 3 mots lesquels seraient-ils ? Peux-tu détailler pourquoi ?  

J’ai mis la communication en premier parce que nous sommes justement en relation avec toutes les entités aussi qui tournent autour du spectacle, que ce soit la régie, les costumes créatifs, les artistes-interprètes parade. Donc j’essaye de faire en sorte qu’on puisse tous s’entendre en harmonie sur le spectacle.

Ensuite, c’est l’adaptation. Comme je disais, on intervient souvent les derniers avec les artistes, on doit s’adapter parfois parce qu’il peut y avoir des changements jusqu’à la dernière minute comme s’il se met à pleuvoir, par exemple, il faut protéger nos costumes. C’est vraiment très important pour nous et on est vraiment très fort là-dessus sur l’adaptabilité.

Et mon dernier mot sera le spectacle, ma passion.

Est-ce que c’est un métier où vous avez du mal à recruter ?

Oui, dans notre métier, on a du mal à recruter et on l’a vécu dernièrement pour la saison d’Halloween et la saison de Noël, où les besoins sont importants. Notre équipe est passée de 20 à 50 personnes !

As-tu un souvenir qui restera gravé en toi lors de ton expérience à Disneyland Paris ?  

J’en ai plein ! Lequel choisir ? Je me souviens particulièrement d’un moment fort en émotion. J’étais sur une action Disney Voluntears et j’accompagnais Dingo. Nous sommes allés à la rencontre d’un petit garçon malade et Dingo était son personnage favori. Dès qu’il nous a vus arriver il est venu vers nous et est resté avec Dingo, cette rencontre était incroyable. Et c’est ce que je dis toujours à mes collègues et à mes amis : oui, je vis des choses magiques, même en coulisse et c’est ce qui est fort dans cette entreprise.

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