Star Wars : La Célébration Galactique – Rencontre avec la productrice et le régisseur général du spectacle

A la fois grandiose et totalement immersif, le spectacle ​Star Wars : La Célébration Galactique de retour depuis le 11 janvier 2020 au Parc Walt Disney Studios, bénéficie d’une scène unique en son genre au pied de la ​Tour de la Terreur​, ainsi que de moyens techniques impressionnants. Découvrons ce dispositif original avec la productrice du spectacle, Marie-Charlotte Bientz et le régisseur général, Michael Mulato​.

Marie-Charlotte, Michael, pouvez-vous nous décrire votre parcours à Disneyland Paris ?

Marie Charlotte : J’ai intégré l’entreprise il y a 12 ans maintenant. J’avais étudié la production de spectacles à l’université et Disneyland Paris était mon entreprise alternante pendant mon Master. J’ai eu la chance par la suite d’y être embauchée en tant qu’assistante de production et j’ai évolué depuis jusqu’à mon poste actuel. ​Disney Dreams! fut le premier spectacle sur lequel j’ai travaillé quand j’ai intégré la production. C’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Michael. Et suite à cette expérience, on m’a demandée de participer au développement de l’infrastructure scénique de Production Courtyard, ainsi qu’au spectacle ​Star Wars : La Célébration Galactique qui fait appel, comme ​Disney Dreams!,​ à la vidéo-projection.

Michael : Quant à moi, je suis arrivé à Disneyland Paris il y a quinze ans. J’ai commencé par travailler dans les attractions, puis je suis passé au département parades où j’accompagnais les Personnages Disney et je guidais les chars. Deux ans plus tard, je suis devenu assistant régisseur. Entre 2007 et 2017, j’ai participé à la plupart des spectacles de la destination. Puis, je suis passé régisseur spectacles sur des productions comme ​Bienvenue à la Belle Saison (2014) ou ​La Garden Party de Dingo (2016). Pendant presque un an, j’ai été régisseur sur ​Disney Dreams! avant de devenir régisseur général il y a bientôt trois ans. J’ai travaillé en tant que tel sur les différentes saisons comme Noël, Halloween et le premier festival ​Pirates & Princesses et cela fait maintenant plus d’un an que je suis le régisseur général de la scène de Production Courtyard, au pied de la ​Tour de la Terreur​. Je m’occupe de tous les spectacles qui s’y déroulent comme ​#Surprise Mickey,​ ​Légendes de la Force ou ​La Saison des Super Héros Marvel​.

Michael, en quoi consiste ton travail ?

Michael : En tant que régisseur général de cette scène, je suis le responsable opérationnel de tout ce qui s’y passe. Une fois que le spectacle est en opération, c’est-à-dire après la phase de production pilotée par Marie-Charlotte, je dirige tous les corps de métiers qui travaillent dessus, avec l’aide de mon équipe de régisseurs, afin de coordonner l’ensemble.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette scène très particulière ?

Marie Charlotte : Nous l’avons créée pour pouvoir y présenter des spectacles dans le cadre des différentes saisons du Parc Walt Disney Studios. Il fallait donc qu’elle soit très flexible. Les écrans LED constituent un élément technique très important de ce dispositif dans la mesure où ils permettent d’y jouer de jour comme de nuit. A la base, nous n’avions qu’un écran principal, puis nous avons fait des extensions et nous avons désormais trois écrans qui permettent une vraie immersion. Puis, nous avons rajouté deux nouvelles scènes avec leur propre écran, à cour et à jardin comme on dit dans le milieu du spectacle. Au final, tous ces écrans peuvent jouer en simultané, aussi bien en panoramique que de manière individuelle. C’est quelque chose que nous exploitons beaucoup sur ​Star Wars : La Célébration Galactique​.

Comment utilisez-vous la dimension « projection » et l’audio pour créer l’expérience la plus immersive possible ?

Marie Charlotte : La Tour de la Terreur est le bâtiment le plus haut de Disneyland Paris, avec une surface de projection assez unique. La technologie a beaucoup progressé depuis la fin du spectacle ​Disney Dreams! il y a quatre ans et cela se ressent dans ce spectacle.

Michael : Nous disposons de 17 vidéoprojecteurs, dont 16 en « quadrial », c’est-à-dire que nous avons quatre vidéoprojecteurs projetant la même image sur une zone donnée, ce qui permet d’avoir plus de puissance et plus de lumière pour un rendu encore plus spectaculaire. De plus, la ​Tour de la Terreur offre une surface très importante et plane​, ce qui fait qu’on peut projeter plusieurs scènes à la fois, sur plusieurs endroits de la Tour. Quant au dernier vidéoprojecteur, il sert à habiller le reste de Production Courtyard, de manière à plonger encore davantage les visiteurs dans notre histoire. En effet, les visiteurs ne font pas simplement face au spectacle, ils sont véritablement à l’intérieur de l’aventure. Et il n’y a pas que l’image. Le son est aussi un paramètre essentiel de cette immersion.

Marie Charlotte : Ce qui est aussi unique à cette scène, c’est ce son à 360°. C’est-à-dire que vous avez une diffusion sonore en façade, donc orientée vers le public, mais il y a aussi un système de diffusion en 7.1 réparti tout autour de la place qui nous permet de créer des effets particulièrement immersifs. Par exemple, quand un vaisseau est projeté sur la ​Tour de la Terreur​, vous avez le bruit de son moteur qui se spatialise sur toute la place et vous avez vraiment l’impression qu’il est en train de passer juste au-dessus de vous.

Ce spectacle associe beaucoup de moyens d’expression différents. Comment tout cela est-il synchronisé ?

Michael : Tout est coordonné par un « time code », une sorte de chronomètre très précis, et tous les effets sont programmés à partir de ce décompte.

Marie Charlotte : Et ce time code est guidé par la musique. L’audio, c’est le chef d’orchestre de tous nos spectacles. Natalia Beliaeva, la metteure en scène du spectacle​, a une grande sensibilité musicale. Cela se ressent dans sa manière de mettre en scène personnages et images. Elle vient du mouvement, de la musique. Et de la musique découlent la vidéo, les lasers, la lumière et la pyrotechnie. Nous avons été particulièrement attentifs à la manière de combiner tous ces éléments autour la musique. Sur ​Star Wars​, c’est d’autant plus important que la partition de John Williams est très, très riche. La magie de ce spectacle, c’est d’emporter le public dans un mouvement, lui donner l’impression, tout en étant statique, de s’envoler vers cette galaxie lointaine, très lointaine.

Comment avez-vous travaillé avec les différents metteurs en scène du spectacle ?

Marie Charlotte : Notre but, en production, c’est de faire en sorte que les rêves de nos metteurs en scène deviennent réalité et de leur donner les capacités d’aller encore plus loin. Sur ​Star Wars : La Célébration Galactique​, cela se manifeste particulièrement au niveau des interactions avec nos amis robots. Le souhait du metteur en scène d’avoir certains des robots de la saga sur le spectacle a influencé la conception de la scène. C’est ainsi que nous avons C-3PO et R2-D2, mais aussi BB-8, et la séquence des robots est devenue beaucoup plus importante qu’elle ne l’était au départ.

Comment le spectacle a-t-il évolué depuis sa création en 2017 ?

Marie Charlotte : Le spectacle a évolué grâce au déploiement scénique et aux travaux réalisés pour rendre le dispositif encore plus immersif. Ce nouveau dispositif offre également davantage de surface scénique, ce qui fait que tous nos personnages ont encore plus de possibilités d’interaction avec le public. Et puis, chaque nouvel épisode apporte son lot de nouveautés. C’est pourquoi nous avons intégré comme il se doit un hommage à Star Wars : L’Ascension de Skywalker,​

En quoi les réactions du public sont-elles une source d’inspiration ?

Marie Charlotte : La réaction à chaud des visiteurs est extrêmement importante pour nous. Quand on a la chance d’avoir une saison comme celle-ci, qui revient d’une année sur l’autre, on essaie d’en tenir compte pour nous améliorer, et pour répondre aussi aux rêves de certains fans.

Michael : Nous passons des semaines voire des mois à travailler en amont en réunion, et surtout en répétitions, à voir et revoir le spectacle toutes les nuits. Mais le jour de la première, ce n’est plus le spectacle que je regarde, mais le public. C’est un moment très fort, que l’on attend avec impatience.

Quel est votre moment préféré de cette Célébration Galactique ?

Marie Charlotte : Je dirais l’arrivée de Dark Vador. Il sort de l’ombre et on voit juste son sabre qui s’allume dans la pénombre avant qu’il se révèle à nous. Iconiquement, c’est très fort. Tout le personnage est là, renforcé par ses images sur la ​Tour de la Terreur.​ Je pense aussi à Dark Maul et ses acrobaties incroyables. Il est seul en scène ; son intervention est très courte et pourtant c’est un moment très fort du spectacle.

Michael : Pour moi, c’est l’ouverture, avec le générique de ​Star Wars​. Je me rappelle de la première fois où j’ai découvert ce spectacle. Je travaillais encore sur ​Disney Dreams!,​ mais j’avais eu la chance de pouvoir assister à la générale avant tout le monde. Je ne savais pas du tout ce qui allait se passer. J’étais en train de discuter avec un collègue quand, d’un seul coup, les premiers accords ont résonné et j’ai eu des frissons. En un instant, j’ai compris qu’il allait se passer quelque chose de spécial. J’adore également le final, avec tous les personnages sur scène et les paroles « The Force will be with you… always ! » C’est un moment qui me transporte !

Ce spectacle est  l’œuvre de toute une équipe. Pouvez-vous nous parler de l’aspect humain de cette production ?

Michael : En opération, nous sommes une quarantaine de personnes quotidiennement que ce soit les équipes vidéo, lumières, effets spéciaux, son, régie. Nous avons une équipe très soudée. Que ce soit la production ou la régie, on est heureux de se retrouver tous les ans pour ce rendez-vous.

Marie Charlotte : Si on parle de la mise en œuvre globale du spectacle, on monte facilement aux alentours de 200 personnes. Chacun d’entre nous a un attachement particulier envers les personnages et les histoires ​Star Wars​. Pour ma part, c’est mon papa qui m’a fait découvrir cet univers. Il était aux Etats-Unis quand le tout premier film est sorti en 1977, et il m’a transmis sa passion alors que j’étais encore petite. On a tous une histoire avec ​Star Wars.​ C’est un lien supplémentaire qui nous unit.

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