La première source d’émerveillement quand on découvre Alice et la Reine de Cœur : Retour au Pays des Merveilles, c’est cette scène extraordinaire, tant par ses proportions que par ses décors.
Claire et Olivier nous en disent plus sur la création de cet espace où tout est possible…
Comment est née l’idée de donner une nouvelle scène au parc Walt Disney Studios, basée sur celle de l’ancienne attraction Moteur… Action ! Stunt Show Spectacular® ?
Claire : Nous souhaitions redonner vie à cet espace qui n’avait pas connu de spectacle depuis un certain temps, tout en prenant une nouvelle direction. Il fallait donc le transformer afin d’offrir une toute nouvelle expérience à nos visiteurs. Notre scène est immense – 68m d’ouverture sur 16m de haut – et nous voulions vraiment que nos visiteurs puissent profiter des décors et admirer tous les artistes dans les meilleures conditions.
Où nous trouvons-nous exactement dans le Pays des Merveilles ?
Olivier : Je dirai dans un lieu à mi-chemin entre la maison du Chapelier Fou, où se déroule la partie de Thé, et le labyrinthe de la Reine de Cœur. Au niveau de la scène centrale, on trouve également un système d’arches qui recrée le terrier par lequel Alice est entrée au Pays des Merveilles en poursuivant Le Lapin Blanc.
Comment les agrès et la machinerie s’intègrent-ils dans ce décor ?
Olivier : Ce fut un processus complexe car il y avait énormément d’éléments à intégrer, et ce d’une manière qui fasse sens. Les agrès ne sont pas là simplement pour le plaisir de la performance. Matteo tenait à ce que chaque élément, chaque discipline, chaque effet soit pleinement justifié dans l’histoire que nous racontons, et mon travail a consisté à retranscrire sa vision dans la scénographie. Chaque détail raconte notre histoire.
Claire : Nous nous sommes beaucoup appuyés sur nos experts. Ce fut un vrai travail d’équipe. Il fallait répondre aux exigences et aux contraintes de chaque discipline, que ce soit le trampoline ou le BMX. Une fois que les experts ont exprimé leurs besoins, Matteo pour la mise en scène et Olivier pour la scénographie ont travaillé en synergie pour que tout s’imbrique parfaitement.
Parmi les éléments intégrés, il y a les instruments de musique que vous avez créés.
Claire : L’idée d’instruments de musique détournés vient du dessin-animé lui-même, et notamment des objets usuels utilisés pour faire les bruits des théières dans la partie de Thé. Nous avons rencontré un artiste dont le travail est vraiment précurseur en matière de création d’instruments, et en visitant son studio, nous avons découvert des cuves à fuel. Cette sonorité nous a beaucoup impressionnés. C’était exactement ce que nous voulions pour notre spectacle. Cela dit, mettre une cuve à fuel sur scène, ce n’était pas très lisible pour les visiteurs. Nous avons donc décidé de l’enregistrer pour pouvoir l’utiliser dans la bande-son.
En matière de création, avoir des partenaires sur lesquels s’appuyer, c’est essentiel.
Claire : Absolument. Nous nous sommes beaucoup appuyés sur nos prestataires habituels, avec qui nous travaillons depuis longtemps en toute confiance. Cette confiance est indispensable, notamment quand on travaille sur des volumes peu communs, comme c’est le cas pour ce spectacle. Prenez la structure du décor. À elle seule, elle représente 300 tonnes d’acier ! Mais l’originalité de ce projet nous a également permis de rencontrer de nouveaux partenaires, notamment pour les rampes de BMX. Pour la décoration, nous avons travaillé avec des entreprises espagnoles. Et pour le véhicule de La Reine de Cœur, nous avons trouvé un prestataire niçois, Planète Vapeur, qui a un savoir-faire incroyable.
Comment êtes-vous parvenus à rendre ce spectacle aussi immersif en dépit de ces proportions gigantesques ?
Claire : Nous avons un potentiel de 2800 visiteurs par spectacle – la plus grosse capacité du site – et cela ne nous met pas du tout la pression ! (rire) Nous tenions vraiment à ce que chacun puisse profiter du spectacle quelle que soit sa place. En même temps, l’espace est tellement vaste qu’en fonction de l’endroit où vous êtes assis, vous allez voir des choses différentes. C’est une bonne raison pour revenir et découvrir de nouvelles choses ! En termes d’immersion, tout commence dès l’arrivée des spectateurs. Ils découvrent cette scène incroyable et le Pays des Merveilles s’éveille progressivement devant leurs yeux. Il se passe des choses sur scène, mais aussi dans les gradins. Il y aura beaucoup à voir et à entendre. C’est une manière de se mettre dans l’ambiance avant le début du spectacle.
Olivier : Il ya des choses à voir de partout. Dans le décor, il y a énormément de détails, sans compter les écrans intégrés. Et il y a même des trampolines au pied des gradins.
Et puis, il y a ce final interactif au cours duquel le public peut choisir l’issue du spectacle.
Claire : C’est une première à Disneyland Paris ! Nous nous sommes posés beaucoup de questions à ce sujet, mais nous savions que nous pouvions compter sur le public. Cela fait aussi partie de ce côté immersif dont nous parlions.
Olivier : Nous nous sommes aussi demandé comment recueillir le choix du public. À un moment, nous avons même pensé à une application. Au lieu d’une application qui obligerait les invités à sortir leur téléphone, nous avons décidé de les engager directement et de prêter une attention particulière aux applaudissements de notre public, qui sont mesurés par l’équipe de régie.
Pour Alice, nous sommes partis sur un style pop, très joyeux, très festif, qui est également associé au Chapelier Fou. De son côté, La Reine de Cœur est associée à un univers rock classique, avec percussions et guitare électrique. Nous avons fait différents essais au niveau des styles et nous avons trouvé que cette dualité fonctionnait parfaitement pour notre spectacle.