A l’occasion du grand retour du spectacle Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre à Frontierland Theater le 15 août prochain (sur réservation via l’application LineBerty), le Metteur en Scène Christophe Leclercq évoque les nouveautés de cette saison.
Quel bilan dressez-vous de la première saison du Roi Lion et les Rythmes de la Terre l’été dernier ?
Ce fut un immense plaisir de créer ce spectacle, qui plus est pour un lieu entièrement nouveau : Frontierland Theater. Mais en même temps ce fut un défi de taille. Artistes et techniciens ont travaillé d’arrache-pied pour que tout soit en place à temps et que le spectacle puisse se dérouler tout l’été dans les meilleures conditions. Grâce au talent et aux efforts de tous, cette première saison fut un très grand succès et nous en sommes ravis. Par la suite, durant le confinement, beaucoup de productions ont été mises en ligne, et notamment Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre, dans le cadre des Watch Parties de Disneyland Paris. J’ai lu attentivement les commentaires, et j’ai pu mesurer l’énorme impact qu’a eu notre spectacle. Fort de ce succès, je me suis dit que, pour sa deuxième saison, nous devions aller encore plus loin, le rendre encore plus émouvant et encore plus immersif.
Comment avez-vous procédé ?
J’ai revu point par point toute la mise en scène en me lançant à chaque fois des défis : « et si on changeait la manière dont ce chanteur arrive sur scène ? et si, dans ce tableau, les danseurs arrivaient plus tard ? et si on modifiait telle acrobatie ? » J’ai pris le temps de la réflexion, puis j’en ai discuté avec toutes les personnes qui travaillent avec moi.
Quelles modifications avez-vous apportées au spectacle ?
J’ai voulu qu’il soit encore plus intense que l’année dernière, en concentrant davantage l’attention sur les chanteurs, que ce soit en termes de mise en scène et de lumière.
Par exemple, dans le tableau « Circle of Life », au moment de l’appel de Rafiki, nous avions des danseurs présents dès le départ sur le plateau. Désormais, les choses sont beaucoup plus progressives, un peu comme dans le film. On part de Rafiki, et on rajoute de plus en plus de personnages autour de lui, danseurs, choristes, musiciens et acrobates, de manière à monter en force.
Côté lumières, nous avons ajouté beaucoup de matériel lumineux sur le plateau et nous avons retravaillé l’ensemble du spectacle avec Tim Lutkin (designer lumière de Mickey et le Magicien, Marvel : l’Alliance des Super Héros ou encore La Reine des Neiges : Une Invitation Musicale) afin d’apporter une dimension encore plus théâtrale.
Quelles autres surprises nous réservez-vous ?
Pour « Be Prepared », nous avons repensé l’arrivée des hyènes, qui vont apparaître comme par magie au milieu du plateau. Et pour « Shadowland », les entrées des personnages sont beaucoup plus dramatiques, afin de souligner leurs émotions lorsqu’ils découvrent la savane dévastée par Scar et les hyènes.
Ce regain d’intensité s’exprime aussi par les chorégraphies, que nous avons retravaillées avec Cathy Ematchoua, qui revient parmi nous pour cette deuxième saison. Elle nous a également aidés à revoir les positionnements sur scène afin de respecter les distanciations physiques et ainsi éviter tout contact entre les danseurs.
Vous disiez que le spectacle est aussi plus immersif.
Nous avons effectué un travail assez important sur la musique en remixant toutes les pistes en studio avec un designer audio, puis en réalisant un nouveau mixage dans le théâtre lui-même. Lors de la première répétition avec les chanteurs, ils ont été époustouflés. Toute la bande-son a été épurée et on peut désormais entendre des instruments qu’on n’entendait pas dans la première version.
A partir de là, nous avons développé une véritable dramaturgie du son. Plus on avance dans le spectacle, plus le son devient immersif. Sur certains effets sonores et certains chœurs, notamment dans « Shadowland », il vient véritablement envelopper le public, et cela s’intensifie jusqu’à la reprise finale de « Circle of Life ». Je peux vous assurer que cela vous donne la chair de poule ! D’autres surprises tout aussi immersives attendent nos spectateurs, mais je vous laisse les découvrir sur place !
L’un des atouts du spectacle est son casting exceptionnel. Comment l’avez-vous constitué pour cette saison ?
Nous avons eu la chance de pouvoir faire notre casting très en avance, en octobre-novembre de l’année dernière, tant pour les chanteurs, les danseurs que pour les acrobates. Près de la moitié du cast original revient cette année car ils voulaient vraiment continuer l’aventure avec nous. Et pour le reste, nous avons eu la joie de découvrir de nouveaux talents passionnants en France et à Londres. Au final, nous avons un niveau identique voire supérieur à celui de l’année dernière, et ce dans tous les corps de métier.
Le talent et la personnalité de ces artistes vous ont-ils inspiré certains changements ?
Absolument. Par exemple, en acrobatie, nous avons modifié le tableau « I Just Can’t Wait to Be King ». Nous avons décidé d’ajouter un nouvel agrès : le mât pendulaire. De chaque côté de la scène, derrière les mâts articulés, nous aurons en plus une soliste qui effectuera différentes figures et montera jusqu’à six mètres de haut.
Quelle est l’ambiance des répétitions ?
L’ambiance est excellente. Bien entendu, nous sommes tous très vigilants quant aux gestes barrières, mais les artistes sont vraiment heureux d’être là et de pouvoir s’exprimer. Ils sont ravis de retravailler et de faire partie de la famille du Roi Lion. Car c’est vraiment l’esprit dans lequel nous travaillons, un esprit familial.
Quel est votre moment préféré dans ce spectacle ?
C’est le passage entre « Busa » et la reprise de « Circle of Life ». C’est un moment où les larmes me montent aux yeux à chaque fois. Il y a quelque chose qui se passe. Je l’ai ressenti le jour de la Première l’année dernière, accentué par le fait que tout le monde dans la salle s’est levé d’un bond pour une standing ovation. C’était bouleversant. Est-ce que c’est parce que c’est Le Roi Lion, le cercle de la vie ou parce que tout le monde se retrouve dans cette histoire universelle ? Je ne saurais vous dire. Mais encore aujourd’hui, en répétition ou lors des mixages de la musique dans le théâtre, la magie opère à chaque fois !