Ratatouille : l’Aventure Totalement Toquée de Rémy – 10 ans d’aventures pleines de saveurs

Des rats, des plats et Paris : c’est la recette improbable, mais bien réelle, du succès de l’attraction Ratatouille : L’Aventure Totalement Toquée de Rémy, inspirée du film Pixar oscarisé Ratatouille, qui a ouvert ses portes le 10 juillet 2014, il y a tout juste 10 ans, au Parc Walt Disney Studios.  

Et si cette aventure de notre « petit chef » est toquée à plus d’un titre, celle de sa création n’en est pas moins savoureuse… 

UNE EXPERIENCE RAPETISSANTE EN COMPAGNIE D’UN ADORABLE PETIT CHEF !  

Créer une attraction inspirée de Ratatouille était un défi… de taille ! Mais les Imagineers, les concepteurs des Parcs Disney, créateurs de l’impossible, ne sont pas à un défi près. Le Parc Walt Disney Studios est en effet le lieu incroyable où les univers des films Disney, Pixar ou encore Marvel prennent vie, offrant la possibilité aux visiteurs de faire partie intégrante de leurs histoires préférées. La solution était donc évidente : pour plonger ces derniers dans l’univers de Rémy, il fallait – tout simplement – les réduire eux-mêmes à la taille de rats !  

Miniaturiser les visiteurs des Parcs Disney n’est pas une nouveauté pour les Imagineers. Déjà en 1967, ils les avaient réduits à une taille subatomique dans l’attraction de Disneyland Resort Adventure Through Inner Space. En 1990, ils les avaient rétrécis à la taille d’insectes en plein cœur du jardin des Szalinski dans Honey, I Shrunk the Kids : Movie Set Adventure à Walt Disney World en Floride, puis au sein de l’Imagination Institute dans Chérie, J’ai Rétréci le Public à Discoveryland entre 1999 et 2010. 

L’idée d’une expérience inspirée de Ratatouille dans laquelle les visiteurs seraient rapetissés fait son apparition en 2008, à l’époque où les Imagineers travaillent déjà à un autre lieu surdimensionné pour Disneyland Paris : Toy Story Playland. D’ailleurs, certains concepts préliminaires situaient l’attraction en lieu et place de l’actuel jardin d’Andy ! 

Les premières ébauches reprennent le même principe de décors surdimensionnés agrémentés cette fois de personnages et d’éléments mécaniques géants. Mais cette solution ne permet pas de retranscrire la vitesse des actions telles qu’elles sont ressenties dans le film, et l’urgence de cette course-poursuite effrénée à travers le restaurant de Gusteau. Les Imagineers optent finalement pour des rat-mobiles frénétiques, courant dans tous les sens de manière imprévisible grâce à un système de déplacement sans rail, évoluant dans un environnement associant décors physiques gigantesques et animation sur écrans géants. Afin de renouer parfaitement avec l’esprit du film, certains des artistes originaux sont mis à contribution pour cette nouvelle expérience, à commencer par le réalisateur Brad Bird. Parmi eux, on compte également le superviseur de l’animation Andy Schmidt ou encore le Français Kristophe Vergne, qui a animé Linguini tant au cinéma que dans l’attraction. Pour autant, l’approche de l’animation et de la mise en scène dans une expérience comme celle-ci diffère d’un film dans la mesure où au cinéma, un plan ne dure quelques secondes, alors que dans Ratatouille : L’Attraction Totalement Toquée de Rémy, il peut durer jusqu’à une minute. Seuls des experts comme les artistes Pixar pouvaient ainsi donner vie à leurs personnages de manière à immerger totalement les visiteurs dans l’univers du film.  

LE GOÛT DE L’AVENTURE 

L’un des défis de Ratatouille -le film- consistait à parler de saveurs et d’odeurs sans pouvoir les partager avec le public. Les artistes Pixar ont donc dû trouver des stratagèmes pour pouvoir évoquer ces sensations uniquement par l’image.  

C’est ainsi que les membres de l’équipe technique du film se sont tous mis aux fourneaux et ont réalisé plus de 270 compositions et plats différents qu’ils ont photographiés sous tous les angles pour mieux les représenter à l’écran. 

Sous la houlette du directeur artistique Harley Jessup, l’illustrateur Dominique Louis et la responsable des lumières Sharon Calahan ont œuvré de concert au niveau des reflets, des contrastes, des couleurs et des ombres afin de rendre les plats particulièrement appétissants. 

De son côté, le réalisateur Brad Bird a cherché à représenter visuellement (et musicalement) la notion de goût. Il a donc fait appel à l’animateur spécialisé dans les effets spéciaux Michel Gagné pour travailler sur deux scènes clefs du film : la première, dans la cuisine de la vieille dame, quand Rémy associe la fraise et le fromage, et la seconde à Paris, lorsqu’il tente de faire apprécier les bonnes choses à son frère Émile. Le choix de cet artiste atteint de synesthésie (quand plusieurs sens fonctionnent en simultané) se révèle idéal : il associe ainsi les saveurs à des couleurs et à des formes abstraites en mouvement, et ce de manière particulièrement innovante. Il travaille également avec les sons, en étroite collaboration avec le compositeur Michael Giacchino, qui a savamment agrémenté les influences et les instruments afin de concocter un mélange sonore tout aussi savoureux qu’inattendu. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’une des musiques principales de l’attraction est tirée de la scène étourdissante dans laquelle Rémy corrige la soupe malencontreusement sabotée par Linguini, en lui apportant des ingrédients inédits qui finissent par ravir les clients du restaurant !  

Contrairement aux cinéastes, les Imagineers peuvent travailler sur les cinq sens, et ils ont laissé libre court à leur créativité afin de varier au maximum les sensations. Ils ont ainsi particulièrement soigné les textures des éléments physiques du garde-manger, poisson, jambon, fruits et légumes, auxquels ils ont ajouté des odeurs savoureuses. Ils se sont également amusés à distiller le chaud et le froid, de la salle réfrigérée au four de la cuisine, sans oublier le sec et l’humide, avec notamment le champagne, dont les gouttes et le souffle propulsent les rat-mobiles jusqu’au Bistrot Chez Rémy.  

Car après avoir été mis en appétit par cette aventure, les visiteurs n’ont qu’une envie : déguster enfin l’alléchante cuisine du « Petit Chef »!  

Si Ratatouille : L’Aventure Totalement Toquée de Rémy constitue le joyau de La Place de Rémy, cette dernière compte en effet un véritable restaurant service à table. Bistrot Chez Rémy accueille ainsi les visiteurs dans un décor de cuisine totalement démesuré qui prolonge l’immersion jusque dans l’assiette. Les tables sont ici des pots de confitures, les parasols des ombrelles à cocktails, les sièges sont faits de muselets de bouteilles de champagne, et les murs d’assiettes et de livres de cuisine. Quant au menu, c’est un hymne à la cuisine française, dans lequel la ratatouille a toute sa place. La carte des vins comporte même une cuvée spéciale « Bistrot Chez Rémy » !  

PARIS À LA SAUCE PIXAR 

Dernier ingrédient de notre voyage au cœur de la Place de Rémy, et non des moindres : Paris. La zone tout entière est, à l’instar du film, une déclaration d’amour à la Ville-Lumière.  

Dès notre arrivée, la musique nous met dans l’ambiance. À l’image de la bande originale du film, elle fait la part belle à l’accordéon, symbole musical de Paris et de la « musette », mais aussi au jazz, qui s’y développe à partir des années 1930 grâce à Django Reinhardt (dont le père de Rémy porte d’ailleurs le prénom) et son fameux Quintette du Hot Club de France.  

Au niveau de l’architecture, l’endroit regorge de références et d’allusions à la capitale. Les bâtiments affichent une influence haussmannienne, à l’image de ceux des grands boulevards parisiens, agrémentés d’un mobilier urbain caractéristique, lampadaires et bancs, lui-aussi repris par les Imagineers. Ce quartier est aussi célèbre pour le style Art Nouveau de certains de ses immeubles, que l’on retrouve dans la décoration toute en élégance, boiserie et vitraux de la boutique Chez Marianne – Souvenirs de Paris. Il est aussi connu pour ses lieux de spectacle (Théâtre de la Renaissance, de la Porte Saint-Martin, de l’Opéra-Comique…) et ce n’est donc pas un hasard si l’entrée de l’attraction est elle-même un théâtre, avec ses guichets, sa marquise, ses masques et ses affiches. 

La file d’attente extérieure, qui longe l’Allée des Marchands, fait quant à elle penser à des halles, lieu d’échange et d’approvisionnement par excellence pour les restaurateurs, surmontées d’une évocation du pavillon Baltard, qui abritait à l’origine un marché aux œufs et à la volaille.   

La place elle-même s’inspire de la Place Dauphine, située dans le 1er arrondissement de Paris. À son image, elle dessine un espace à part, comme un petit coin de paradis dédié à l’art de vivre parisien.  De son côté, la fontaine qui trône en son centre reprend la structure de celles qui ornent la Place des Vosges, avec leurs vasques en cascade et leurs têtes de lion. Sauf qu’à La Place de Rémy, il ne s’agit pas de lions, mais bien de rats ! Ces derniers ont été imaginés et dessinés par nul autre que le directeur artistique du film, Harley Jessup, qui a également apporté sa patte à plusieurs scènes de l’attraction.   

En effet, si la zone est un vibrant hommage à la capitale, il n’est en rien une reconstitution. Les Imagineers se sont d’ailleurs inspirés de la relecture qu’en ont donné les artistes Pixar pour le film et l’ont développée pour créer cet environnement à la fois unique et particulièrement immersif. 

Couleurs saturées, lignes brisées, échelles bouleversées. Pas de doute : c’est un véritable Paris stylisé qui prend vie sous nos yeux. Et comme une cerise sur le gâteau, quelques clins d’œil au film disposés çà et là, comme la moto de Colette ou la scooter « empruntée » par Skinner, nous rappellent que nous sommes bien dans l’univers de Ratatouille.  

Quelque part entre rêve et réalité…  

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