La scène, Thomas la connaît par cœur, pour l’avoir fréquentée d’abord comme comédien et chanteur puis comme auteur et écrivain. Habitué des productions de Disneyland® Paris, il revient pour nous sur sa participation au spectacle-événement de cet été au Parc Walt Disney Studios®.
Avant de parler de ton travail d’auteur, peux-tu nous parler de tes débuts en tant que comédien ? Cela se passait d’ailleurs à Disneyland Paris…
J’ai effectivement commencé ma carrière en tant que comédien et chanteur. C’est un métier que j’ai toujours voulu faire et après l’école de théâtre et différents stages de perfectionnement, c’est avec Disneyland Paris que j’ai signé mon deuxième contrat professionnel. C’était en 2005. Il s’agissait du spectacle « Winnie l’Ourson et ses amis », présenté d’abord au Théâtre du Château, puis à Fantasy Festival Stage. Je garde le souvenir d’une aventure extraordinaire. Quand on est jeune et que l’on sort tout juste de l’école, c’est incroyable de se retrouver comme cela sur scène, avec tout ce que peut offrir Disneyland Paris en termes de moyens, de publics, de décors et d’histoires à raconter ! Je rentrais dans la vie active par la grande porte, en faisant le métier dont je rêvais et dans un univers que j’adorais. Que demander de plus ?
Cette expérience t’a-t-elle été utile pour ton métier actuel d’auteur ?
Énormément, car cela m’a permis de voir au quotidien comment fonctionne l’univers des spectacles à Disneyland Paris. Comme beaucoup, je connais bien le monde de Disney, mais être au cœur de la magie, c’est autre chose. J’ai pu découvrir et m’imprégner de tout une culture professionnelle, en apprendre les codes, les savoir-faire et les savoir-être. J’ai aussi appris comment m’adresser aux visiteurs, ce qu’ils aiment, ce qui les fait réagir, la manière de susciter des émotions en eux. Cette expérience de terrain a été essentielle pour moi et me sert beaucoup quand j’écris pour Disneyland Paris.
Comment es-tu passé de comédien à écrivain ?
Ce fut assez naturel. J’ai toujours aimé écrire. J’ai commencé à me faire connaître en publiant des petits statuts sur les réseaux sociaux sous la forme de courtes phrases humoristiques qui faisaient mouche, au point que mon entourage m’a encouragé à aller plus loin. Moi, je n’y croyais pas trop. J’étais concentré sur mon métier de comédien. Mais au fur et à mesure que j’ai acquis de l’expérience dans ce domaine, j’ai rencontré de plus en plus de gens, et notamment l’attaché de presse du spectacle musical Cendrillon au Théâtre Mogador, Stéphane Cohen, qui m’a mis véritablement le pied à l’étrier en tant qu’auteur. J’ai commencé à écrire pour des artistes de la radio et j’ai vu que cela plaisait. À partir de là, on a fait de plus en plus appel à moi, et l’écriture a progressivement pris le dessus sur mon métier de comédien que je ne pratique presque plus maintenant car j’ai trouvé ma voie et mon équilibre, tout en me nourrissant de l’expérience que j’ai acquise auparavant sur scène.
Peux-tu nous donner une idée de la diversité des projets auxquels tu as collaboré depuis lors ?
Il y en a eu énormément. J’aime beaucoup écrire dans le registre de l’humour et de l’humeur, ce qui m’a conduit à travailler avec des artistes comme Vincent Dedienne, Jeff Panacloc ou Tom Villa. J’ai écrit pendant plusieurs années des sketches pour les Enfoirés, ou pour des émissions comme le Sidaction. J’ai notamment la chance de collaborer régulièrement avec Jean-Philippe Lemonnier, un grand producteur de télévision. J’ai participé et je continue à participer à de nombreux primes de variétés, avant de me tourner vers la fiction. Je fais du script doctoring, de la réécriture de scénario pour des films ou des téléfilms et j’écris pour des projets personnels qui sont en train d’être développés pour le théâtre. J’ai donc un spectre assez large. C’est un terrain de jeu absolument merveilleux, dont fait partie Disneyland Paris depuis plusieurs années.
Quel fut ton premier projet pour notre destination en tant qu’auteur ?
Il s’agissait du Festival Pirates et Princesses, en 2018. Mon travail était centré autour des personnages de Betty Rose et de Jimmy Ocean, une exclusivité Disneyland Paris dont je suis très fier, et je les ai suivis à chaque fois qu’on a pu les revoir sur le Parc ou dans des spectacles, comme dans le programme « Pass Annuel Showtime ».
Comment présenterais-tu TOGETHER : Une Aventure Musicale Pixar ?
Pour moi, c’est avant tout un spectacle sur l’amitié, sur l’entraide. Je le vois comme une aventure fantastique, positive et particulièrement riche en émotions. Il s’en dégage quelque chose de très particulier par rapport à tout ce qu’on a pu faire auparavant à Disneyland Paris. C’est aussi une histoire qui nous montre qu’ensemble rien n’est impossible. C’est vraiment le corps et l’âme de ce spectacle, et cela s’est également ressenti dans sa création. J’ai été à la fois impressionné et fier de voir comment toutes nos équipes, parfois dans des délais réduits, ont réussi à travailler toutes ensemble et à donner le meilleur d’elles-mêmes pour produire le meilleur résultat possible. Tout comme les personnages de Toy Story travaillent de concert pour aider Charlie à retrouver ses partitions.
Comment as-tu collaboré avec l’équipe créative du spectacle ?
Tout a commencé par une discussion avec les metteurs en scène Arnaud Feredj et Matthieu Robin qui m’ont présenté le concept du spectacle. Leur idée était d’explorer différents univers Pixar autour d’une trame assez large. Partant de là, nous avons eu de nombreuses sessions de travail où j’ai pu apporter ma touche personnelle en amenant certains éléments de l’histoire dans des directions auxquelles ils n’avaient pas forcément pensé au départ. Ce fut un processus très collaboratif au cours duquel je me suis nourri de toutes leurs idées et j’en ai apporté d’autres. Ce fut un véritable échange. J’avais déjà travaillé avec Arnaud Feredj et Matthieu Robin séparément sur d’autres spectacles, et au-delà du fait que je m’entends très bien avec eux, ce fut très facile de suivre leur idée de départ et de l’emmener où elle est maintenant. Mon rôle a également consisté à créer des liens entre les différents éléments de cette histoire. Il y a une dimension assez technique à ce travail dans la mesure où nous avions deux intrigues qui devaient se rejoindre pour créer quelque chose de nouveau. Enfin, l’autre intérêt de ce projet tenait au fait qu’il associait une partie « film » au début du spectacle et une partie scénique, ce qui correspond parfaitement à ma palette, qui va du théâtre à la télévision.
Comment as-tu abordé le personnage de Charlie ?
Comme nous savions que la musique devait avoir une place prépondérante dans notre spectacle, il fallait y associer le rêve de Charlie. L’idée que l’enfant devait diriger l’orchestre de son école le lendemain et que la perte de ses partitions risquait de l’empêcher de le faire est venue assez naturellement. C’est une situation assez simple, et en même temps une métaphore de beaucoup de choses qui peuvent nous arriver dans la vie. C’est la raison pour laquelle Charlie a été envisagé comme un personnage auquel absolument tout le monde peut s’identifier.
Comment t’es-tu préparé à cette plongée au cœur des univers de Pixar ?
J’adore sincèrement les productions Disney Pixar. Je les connais sur le bout des doigts. Ceci dit, dans la mesure où nous devions visiter plusieurs univers différents, je me suis replongé dans ces films et je les ai regardés encore et encore, afin d’être au plus près de ces histoires uniques et de l’émotion véhiculée par chacune d’elles.
Quel a été le rôle des studios Pixar dans l’écriture du spectacle ?
J’avais leurs retours par l’intermédiaire de nos metteurs en scène et de notre directrice créative Dana Harrel. Ils leur envoyaient les différents traitements de l’histoire, puis recevaient leurs commentaires et leurs suggestions qu’ils me transmettaient. Ce fut très enrichissant pour moi et j’étais très fier de savoir que Pixar lisait mes textes. Il était très important pour moi de ne pas les décevoir.
Quel fut l’impact des innovations technologiques du spectacle sur ton travail ?
Repousser les limites de ce que l’on peut faire sur scène m’a permis une plus grande liberté au niveau de l’écriture. Très souvent, au début d’un projet, on voit d’abord très loin… puis on réduit ses ambitions car on s’aperçoit que certaines idées ne sont pas réalisables. Sur TOGETHER* : Une Aventure Musicale Pixar ce ne fut pas le cas, car la technologie a rendu possibles les idées les plus folles. L’écriture s’en est trouvée facilitée, notamment au niveau des transitions. On pouvait réellement voyager d’un monde à l’autre, s’immerger dans l’univers subaquatique du Monde de Nemo ou aller à Monstropolis. Ce fut un véritable bonheur.
Comment les musiciens présents sur scène s’intègrent-ils dans l’histoire ?
L’orchestre est un personnage à part entière et dès le départ, nous savions à quels moments la musique devait susciter telle ou telle émotion ou en amplifier une autre. Le fait d’avoir des musiciens live sur scène est un luxe incroyable digne des comédies musicales du West End de Londres ou de Broadway. C’est une contribution essentielle aux émotions que nous voulions partager dans notre spectacle car il n’y a rien de tel qu’un véritable instrument qu’on voit et qu’on entend pour les susciter. Tout cela est très imbriqué et résulte d’un processus très collaboratif avec les personnes en charge de la musique.
Le mot « émotion » revient très souvent dans tes propos.
Pour moi, ce spectacle est avant tout de l’émotion et de la poésie. L’histoire de Charlie, son rêve de diriger l’orchestre de l’école est une métaphore de nos propres rêves et du fait que tout est possible ensemble. Il suffit de le décider. Il y a là quelque chose de très beau et je pense que la musique incarne parfaitement cette dimension poétique. Chaque note de piano, chaque vibration des cordes du violon contribue à l’exprimer de manière unique.
As-tu assisté aux répétitions ?
Pas cette fois-ci. Et je ne le regrette pas car j’ai eu la chance de découvrir le spectacle lors de son ouverture officielle, dans la salle, avec le public et ça a été un moment incroyable. Comme son nom l’indique, c’est une expérience qui se vit « ensemble » et quelle chance d’avoir pu être témoin de ce que les visiteurs ont ressenti. On a vibré ensemble ! Je suis super fier du résultat. Il y a une vraie modernité dans cette production. On n’a jamais vu un spectacle comme cela auparavant à Disneyland Paris et cette originalité tient à la réunion des talents de tous les créatifs impliqués. Des metteurs en scène aux musiciens, des chorégraphes aux costumiers, de la technique aux équipes de production… Tout le monde a fait un travail formidable.
L’histoire de Charlie appartient désormais à nos visiteurs et on espère qu’elle sera racontée encore longtemps !