Collaborateur régulier de Disneyland Paris, Tim met pour nous en lumière sa participation à La Fabrique des Rêves de Disney Junior.
Tim, tu as travaillé sur de nombreux projets pour Disneyland Paris : Mickey et le Magicien, Marvel : l’Alliance des Super-Héros, La Reine des Neiges : Une Invitation Musicale, Le Roi Lion et les Rythmes de la Terre et maintenant La Fabrique des Rêves de Disney Junior. Quel regard portes-tu sur ce parcours impressionnant ?
C’est vraiment passionnant de travailler et de créer à Disneyland Paris. J’ai la chance d’avoir une carrière très éclectique qui mêle les compétences de la comédie musicale, concerts live et spectacles théâtraux. J’adore prendre part à la création de la magie avec les superbes équipes de Disneyland Paris. A l’âge de 14 ans je voulais devenir Imagineer, c’est donc un rêve qui est devenu réalité.
Quel est le rôle de la lumière dans ce nouveau spectacle ?
Son rôle est double. D’un côté, elle participe à l’apparence de cette magnifique usine à rêves grâce à toutes sortes de petits éléments qui s’allument et réagissent aux Personnages et à l’histoire. Et de l’autre, elle permet de soutenir la dimension musicale du spectacle. A chaque numéro, la lumière transforme cette Fabrique en une véritable salle de concert dans une féerie de lumières qui fait vibrer tout l’espace au rythme trépidant de la musique.
La lumière nous met en effet dans l’ambiance avant même que le spectacle commence. Comment as-tu procédé ?
Quand le public entre dans l’auditorium, le premier sentiment qu’il ressent est lié à la découverte de cet espace magnifique qui semble doué de vie. On voit toutes sortes de détails, comme des engrenages qui bougent et de la fumée qui se dégage des machines. Dans la mesure où nous n’avons pas de rideau de scène qui cache le décor avant le début du spectacle, j’ai choisi de créer un espace d’un bleu profond, dans une ambiance tamisée. Cela crée une atmosphère un peu mystérieuse. Il y a aussi des petits points de lumière ambrée qui volent à travers l’espace et apportent un petit côté magique. On ne les remarque pas tout de suite, mais quand on voit le spectacle plusieurs fois, c’est le genre de petit détail supplémentaire qu’on apprécie. Lorsque l’équipe de la Fabrique arrive, celle-ci se remplit de lumière dorée et prend vie. C’est comme une ouverture de rideau.
À chaque intervention de Personnage, on passe du théâtre au concert. Comment as-tu géré ces deux aspects ?
J’ai eu de la chance dans ma carrière de pouvoir travailler aussi bien sur des spectacles de théâtre musical que sur des concerts. Or, de nombreux spectacles de Disneyland Paris jouent précisément sur ces deux registres. D’un côté, il faut que les passages dialogués soient lisibles et bien éclairés, et de l’autre côté, il faut créer l’ambiance d’un véritable concert, de sorte que le public se sente totalement immergé. Pour le numéro de Vampirina, j’utilise beaucoup les rampes d’éclairage avec des projecteurs de lumière en mouvements. On se croirait à un concert de U2 !
Comment la lumière interagit-elle avec les effets spéciaux ?
Charles Saulais, le Designer Effets Spéciaux du spectacle, a fait un travail magnifique. Nous utilisons de la fumée et le brume tout au long du spectacle pour renforcer l’atmosphère. Pendant le concert rock de Vampirina, des bulles de fumée flottent au-dessus du public pour créer cette ambiance de fête !
Le final du spectacle est un festival de couleur !
Tout au long du spectacle, nous avons été très stricts en termes de palettes de couleurs, afin de caractériser au mieux l’univers de chaque Personnage. Le final était l’occasion de mélanger tout cela en créant un grand arc-en-ciel. Il symbolise le fait que les rêves de chacun finissent par se rejoindre et créer de la magie. C’est un moment où tout le monde se reconnecte, sur scène comme dans le public.
Comment as-tu traité le côté Steampunk très original de la Fabrique ?
Dès le départ, quand j’ai travaillé avec Scott Shaffer, le Senior Art Director du projet, nous nous sommes dit qu’il fallait que le décor puisse changer de couleur, et pour ce faire, je me suis appuyé sur les nombreux détails du style Steampunk. Chaque élément, comme les arches, est truffé de petites ampoules LED, et caché derrière, il y a encore de l’éclairage LED, sans compter le mur de fond avec tous ses motifs. En tout, il y a près de 8000 LED individuelles intégrées dans les décors pour donner vie à cette Fabrique ! Ce qui fait que, même si vous éteignez la scène, les décors brillent toujours. Il vous suffit de choisir une couleur, et elle occupe alors tout l’espace.
Quelle est la spécificité de Studio D en termes d’éclairage ?
Le challenge de Studio D, c’est sa forme arrondie, comme un amphithéâtre. Il fallait faire en sorte que le public assis sur les côtés voie les artistes et les Personnages aussi clairement que s’il était au milieu. Dans un théâtre ordinaire, tout le monde reçoit le spectacle sous le même angle. À Studio D, chaque personne voit le spectacle d’un angle différent !
Comment se conçoit le programme lumineux d’un spectacle comme celui-ci ?
Je passe d’abord beaucoup de temps en discussion avec les créateurs et en atelier pour développer des idées et des concepts, puis vient le moment des répétitions en compagnie des artistes et du Metteur en Scène. Une fois que tous les éclairages sont en place, nous nous installons au centre du théâtre et nous lançons la programmation des lumières. Nous commençons avec un éclairage de base, puis on ajoute de plus en plus de strates lumineuses en fonction des différentes scènes et des différents Personnages.
Comment l’éclairage du spectacle est-il géré au quotidien ?
Les fantastiques équipes lumière de Disneyland Paris veillent chaque jour à recréer les éclairages que nous avons imaginés. Le programme lumière est imprimé sur papier et enregistré dans nos ordinateurs. Les opérateurs travaillent à partir des deux supports afin de s’assurer que tout est parfait à chaque représentation.
En plus de ton travail sur le spectacle, tu as également participé à la conception de Studio D.
En effet. J’ai travaillé en collaboration avec les équipes de Disneyland Paris pour concevoir la plateforme d’éclairage et les différents portiques. J’ai également choisi tout l’équipement lumineux et développé de nouveaux dispositifs. Nous avons plus de 200 projecteurs, parmi lesquels des projecteurs mobiles et des projecteurs “wash light” pour des éclairages d’ambiance sur de grandes surfaces.
Nous avons créé un lieu qui respecte l’environnement grâce à un éclairage basse consommation, ce qui est très important quand on pense que les lumières peuvent être allumées pendant 12 voire 14 heures par jour. C’est aussi un espace flexible, qui peut être également utilisé pour des événements. Et pour la première fois à Disneyland Paris, l’éclairage de la partie « public » peut lui-aussi changer de couleur. Cela ouvre encore plus de possibilités !
Quel moment as-tu préféré dans cette expérience ?
Pour moi, le moment le plus fort, c’est lorsque le public entre dans le théâtre pour la toute première fois. Je connais le spectacle sur le bout des doigts et pourtant, quand le public est là, je le vois différemment. Je découvre même des choses que je n’avais pas remarquées au départ. Mais surtout, voir tous ces visages s’illuminer, il n’y a rien de plus magique !